26 Mars 2018
J’ai à de nombreuses reprises évoqué la nécessité de mettre en place d’une Gouvernance lors du déploiement d’une plateforme de collaboration et de partage de connaissances. https://fr.linkedin.com/pulse/la-gouvernance-une-des-cl%C3%A9s-de-r%C3%A9ussite-dun-outil-jean-luc-abelin
Aujourd’hui nous allons aborder une approche beaucoup plus concrète de sa conception.
La gouvernance est le document, le contrat qui lie l’organisation C&KM et tous les utilisateurs de la plateforme, il décrit les droits et les usages.
Mais la gouvernance ne doit pas être pensée après coup, ce ne doit pas être la résultante de la mise en place de votre outil, mais au contraire c’est la réflexion que vous aurez mené autour des droits et des usages qui vous permettra de définir votre organisation, les règles d’utilisation, identifier les fonctionnalités de votre plateforme afin de choisir l’outil qui répondra le mieux à vos attentes.
La vision
A la base de tout, c’est la vision stratégique et les objectifs que vous assignerez à la mise en place au sein de votre organisation d’une approche de partage et de collaboration.
Que doivent servir ces nouveaux comportements et cette nouvelle manière de travailler ?
Bien souvent la vision est déclenchée par un incident, un accident, une baisse de la performance, une augmentation des coût… qui déclenche généralement un sentiment d’urgence au niveau du top management.
Cette urgence doit être clairement traduite dans la vision et l’ensemble des utilisateurs doit être conscient de la nécessité de changer les habitudes de travail et les risques possible si les comportements n’évoluent pas.
Cette vision, ces objectifs doivent être définis et rédigés dans des termes simples compréhensibles et impliquant pour tous. Ce document n’est pas destiné aux seuls Top managers il sera à destination de l’ensemble des utilisateurs.
Par exemple : « En raison d’une baisse progressive de nos performances liée à une faible collaboration inter-service, au manque de partage provocant la répétions de malfaçons et l’accroissement des retours clients. Nous avons décidé de mettre en place une plateforme unique de partage de connaissances. Cet outil xxxx (Boost , Turbo, Share, Copernic, Einstein…le nom doit être évocateur et facilement mémorisable), est destinée à partager nos standards, nos bonnes pratiques et nos savoir-faire auprès de l’ensemble de nos collaborateurs, afin d’améliorer au quotidien nos compétences et nos performances individuelles et collectives. Cet outil sera pour tous la possibilité d’identifier les experts et les expertises de chacun afin de trouver les réponses à toutes nos questions. »
Dès que l’on parle de gouvernance on quitte la théorie pour entrer dans la vraie vie, il va falloir être à 100% orienté « clients » pour que l’expérience utilisateur (UX) soit la meilleure possible et que l’adoption de votre futur outil se fasse rapidement et efficacement.
C’est donc à partir de la vision et des objectifs que l’équipe projet, le sponsor et les stakeholders (réunis au sein d’un steering committee) vont définir les droits et les usages qui régiront la plateforme : la gouvernance.
Ils devront se poser les bonnes questions, trouver les réponses, définir les usages et identifier les fonctionnalités nécessaires à l’atteinte des objectifs. Pour rappel nous parlons, là, d‘une plateforme de partage de connaissances type KM.
NB : pour la collaboration les usages sont différents donc la gouvernance et les fonctionnalités nécessaires le seront également.
Process d’identification des utilités et des usages
La réflexion du steering committee doit être basée sur les résultats d’entretiens qualitatifs menés auprès des utilisateurs pour identifier les uses cases, les habitudes de travail et les attentes.
Ensuite l’exercice doit consister à se mettre à la place des utilisateurs, de réfléchir à ce qu’ils auront à faire, pourquoi, quand et comment ils utiliseront la plateforme et dérouler l’ensemble du processus (accès, inscription, contribution, utilisation, communication, collaboration...) en décortiquant chaque étape, chaque action, en posant les questions qu’ils se poseront certainement un jour et en trouvant des réponses techniques, humaines ou basées sur la communication.
La Gouvernance
La gouvernance va s’attacher à définir les comportements et les usages suivant 3 domaines
La gouvernance doit s’attacher à faire en sorte que tous les utilisateurs comprennent comment et pourquoi ils pourront utiliser la plateforme, il est donc nécessaire d’avoir un langage commun. Il sera indispensable de créer un lexique et de le faire figurer dans la gouvernance. Il reprendra tous les mots et les concepts utiles à un bon usage et une bonne compréhension (espace, groupe, communauté, projet, contenus, documents, tags, facettes, givers, takers, modification, validation… )
Les premières questions concernent les utilisateurs
Qui aura, (ou pourra avoir), accès à la plateforme :
Quelles devront être les communautés ?
Quels seront les différents fonctions et rôles existants dans la plateforme et leurs droits associés ?
Qui seront les givers ?
Qui seront les takers ?
Quelle sera la langue de travail ?
Qui pourra créer les espaces, des groupes…des communautés ?
Quelles informations devront apparaitre dans les profiles individuels ?
Questions concernant les contenus
Par exemple :
Documents validés par les représentants corporate métiers provenant de la capitalisation des meilleures pratiques locales.
Ces fondamentaux correspondent à des pratiques systématiquement déployées dans l’ensemble des pays, parce qu’elles permettent d’accroitre la profitabilité et de créer un véritable leadership local.
C’est un savoir-faire, une technique, une méthode, un système dont les résultats et l’efficacité ont été prouvés au niveau d’un pays et qui sont déployés systématiquement dans des zones de marché de nature homogène (pays avancés, en voie de développement ou émergents) ou à une échelle mondiale plus large.
C’est un savoir-faire, une technique, une méthode, un système dont les résultats et l’efficacité ont été prouvés localement au sein d’une usine ou d’une zone de marché dont les bénéfices tirés par une efficacité reconnue justifie un transfert au niveau d’un groupe de marchés ou d’un pays.
Une norme industrielle est un référentiel publié par un organisme de normalisation comme CEN, ACI, BS, DIN, ISO, …
Les pratiques référencées sous cette appellation regroupent les procédures, les guidelines, les manuels et les outils informatiques permettant de mettre en œuvre pratiques et standards.
Les documents contenus dans cette rubrique s’attachent à donner à chacun des connaissances de base sur tous les sujets liés à nos métiers, ils permettent ainsi à tous d’avoir le même langage et les mêmes références.
Les pratiques identifiées dans ce groupe se rapportent à des processes ou des équipements particuliers, leur transformation en bonnes pratiques transférable nécessite des adaptations
Ces documents permettent de structurer des informations concernant un domaine ou un sujet spécifique, ils sont la base de l’organisation des données dans les espaces dédiés.
Quels types d’informations et de Meta data sont attendues pour les contenus ?
Qui pourra modifier ou effacer des contenus ?
Qui pourra ajouter des commentaires ? Que peuvent être les commentaires et doivent-ils être indexés ?
Questions concernant Les règles de vie & d’utilisation
La encore il faut marquer la différence entre les comportements que l’on trouve dans les réseaux sociaux privés et les outils internes à l’entreprises.
Quelles sont les règles de bienséance
Quelles sont les règles d’utilisation et de diffusion des informations contenus dans la plateforme
Quelles doivent être les règles liées à la sécurité et la protection des contenus
Gouvernance et cahier de spécifications fonctionnelles
Comme vous pouvez le voir le steering committee devra se poser de nombreuses questions sur le fonctionnement de la plateforme et trouver des réponses.
Comme vous l’avez compris toutes ces informations permettront de rédiger la gouvernance qui aura pour en-tête la vision et les objectifs C&KM dédiés à ce nouvel outil.
La suite du document décrira tout ce que les collaborateurs devront savoir pour utiliser la plateforme à bon escient sans ambiguïté et sans créer de frustrations.
La gouvernance pourra se présenter sous la forme d’un document très formel et descriptif mais facile à utiliser ou sous la forme d’une liste à la première personne type « Les 20 commandements du bon partageur ».
La réflexion sur la gouvernance doit être faite au début du projet, ce sera pour vous un bon moyen de réfléchir aux usages et aux fonctionnalités associées et de rédiger dans le même temps un cahier de spécifications fonctionnelles qui vous permettra de décrire et de choisir votre outil.
La gouvernance ne peut être facultative pour anticiper et définir les bons comportement et les usages et faciliter l’adoption…. c’est obligatoire